À toutes les échelles, la sensibilisation à l’adoption de l’économie circulaire génère des bénéfices concrets pour la santé publique, l’environnement et l’économie. Dans de nombreuses villes et zones rurales d’Afrique, les déchets non traités s’accumulent en masse, compromettant les conditions de vie. Pourtant, ce sont les gestes du quotidien – dans les ménages, les secteurs d’activité, les administrations et dans la rue – qui construisent la transition écologique et la résilience climatique durable. L’adoption de l’économie circulaire dans la filière bétail au Sénégal représente une avancée salutaire.
Au Sénégal, un projet pilote porté par le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage (MASAE), en partenariat avec la SOGAS (Société sénégalaise des abattoirs) et l’Institut national de pédologie (INP), vise à transformer les résidus bio-organiques issus des abattoirs – riches en phosphore – en engrais. Cette initiative contribuera à réduire la dépendance aux intrants importés, tout en favorisant la souveraineté alimentaire, comme l’a souligné le ministre Mabouda Diagne, en charge du MASAE.
Une telle synergie d’actions pour la promotion et l’adoption de l’économie circulaire dans la filière bétail impulse un développement multisectoriel durable. Elle répond à un double objectif : réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur de l’élevage et revaloriser les déchets organiques localement, notamment comme engrais disais-je. Il faut rappeler que le Sénégal a importé, en 2025, 74 250 tonnes d’engrais pour un coût estimé à 130 milliards de FCFA, en vue de la campagne agricole 2025-2026.
Dans cet élan, des propositions citoyennes émergent. À l’image de Kaoussou Bassene, qui suggère de généraliser la collecte des déchets alimentaires issus des restaurants via un système de poubelles dédiées et d’unités spécialisées pour leur valorisation. Ce cas pratique illustre la force de l’engagement environnemental : une mobilisation qui part du sommet de l’État pour atteindre chaque citoyen. Outre, cette démarche d’économie circulaire contribuera à réduire l’insalubrité dans les rues et la pollution des cours d’eau au Sénégal, si elle s’inscrit dans la durée.