Très souvent, dans les programmes éducatifs et les orientations économiques, la biodiversité est reléguée au second plan. Pourtant aujourd’hui plus que jamais, avec les engagements des différents pays africains à respecter leurs engagements dits « Contributions Nationales Déterminées », depuis l’accord de Paris, la bonne gestion de la biodiversité et son état constituent des leviers essentiels pour améliorer les politiques publiques.
Nous nous préoccupons davantage des impacts socioéconomiques du changement climatique et des catastrophes naturelles, alors que leur prévention commence par un investissement constant dans la conservation de la biodiversité.
Promouvoir le reboisement ne suffit pas à préserver les forêts. C’est dès l’école qu’il faut transmettre la valeur de la biodiversité et la richesse qu’elle recèle dans nos écosystèmes, surtout que nos pays sont si jeunes par leurs populations. Comment comprendre, dès lors, que seul un programme éducatif sur cinq mentionne la biodiversité, déplore l’UNESCO ?
L’agroforesterie, complémentaire à la gestion durable de la biodiversité, favorise le développement agricole tout en limitant la propagation d’espèces invasives. Elle protège les cultures et soutient la stabilité économique en Côte d’Ivoire mais aussi en Afrique, où le secteur primaire demeure le pilier de tous les progrès espérés.
Sur le plan économique, les pays d’Afrique de l’Ouest doivent optimiser la mobilisation de leurs ressources intérieures tout en réduisant les risques environnementaux. La biodiversité est leur meilleure alliée, elle renforce :
- le développement de l’écotourisme,
- la résilience climatique,
- la qualité des sols et de l’eau,
- les industries créatives et culturelles,
- la lutte contre le braconnage et la croissance durable des espèces menacées.
Ces atouts contribuent directement à la réduction de la pauvreté et à la création de ressources pour l’État et le développement local. Pourtant, le récent rapport de la Banque mondiale sur la Côte d’Ivoire (15ème édition – Juin 2025) accorde à peine une place à la biodiversité dans l’économie nationale, alors que le pays fait face à de multiples vulnérabilités sociales et environnementales que sont entre autres:
- les crises sécuritaires sous-régionales et flux migratoires accrus, avec des risques sur la biodiversité et les ressources naturelles ;
- les nouvelles normes internationales (EUDR, marché américain) transformant les chaînes de valeur.

Rejoignons nos efforts et investissons-nous encore plus pour préserver la biodiversité ! En Côte d’Ivoire, dans la Réserve du Cavally, cette approche holistique démontre déjà son efficacité : elle protège le capital humain et renforce l’appropriation locale d’actions pour une prospérité inclusive et durable.
Plus d’un million d’espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction dans ce hotspot de biodiversité des forêts guinéennes d’Afrique de l’Ouest. Préserver la biodiversité, c’est aussi renforcer l’image et la compétitivité de la Côte d’Ivoire mais aussi de cette partie de l’Afrique sur les marchés internationaux.
