Être sur le terrain pour investir et transformer notre agriculture

Le poids de l’environnement pour notre bien-être global constitue un atout non négligeable et important. Facteur de bonne santé, tremplin pour stimuler la prise de décision et proposer des solutions novatrices efficaces, être sur le terrain, nous imprègne d’une perspicacité certaine.

D’un point de vue général, la présence permanente dans les forêts, sur des montagnes et au bord des rivières lors de simples randonnées nourrit notre esprit et notre corps, outre elle permet le déclic pour des décisions qui font sens. Cela n’écarte pas le rôle de la bureaucratie au plan professionnel. Mais, cette proximité renforce la qualité des actions pour une meilleure résilience, nous en sommes convaincus. D’où, ma présence constante « en brousse », comme l’expression allégorique africaine le décrit si bien.

Au cours de ces derniers mois, je me suis investi pour plusieurs missions de terrain. Avec plaisir et passion, malgré souvent l’aspect institutionnel de mes missions et international de mes expériences socioprofessionnelles dans plusieurs pays africains et européens, je trouve essentiel d’être toujours « en brousse ».

A Aboisso, dans notre Centre d’incubation rural agroécologique (CIRA), le plaisir est à son comble lorsque je contemple tous ces palmiers plantés de nos mains, il y a seulement deux ans grâce à un don en plants de la PALMCI et qui commencent déjà à produire plusieurs régimes. Des couronnes portent pour certains palmiers jusqu’à 14 régimes. Incroyable ce que la nature est capable de nous donner en retour quand nous restons à son écoute.

Ici au CIRA, aucun produit chimique, seulement des rafles épandues autour des plants et ces derniers ont retrouvé toute leur vigueur pour produire déjà des régimes. Avec ces magnifiques palmiers, en système agroforestier où cohabitent arbres fruitiers, essences forestières et autres légumineuses, la nature est en train de faire des miracles. Elle montre que le palmier peut pousser en système agroforestier avec une productivité.

Dans les montagnes de l’Ouest de la Côte d’Ivoire où à chaque mission là-bas, j’ai tellement de plaisir à monter les sommets; c’est un bonheur indescriptible le long des montagnes. Je vous invite à découvrir ce paysage idyllique que procure la vue du sommet de ces belles montagnes de l’Ouest ivoirien. La sensation de bien-être procuré au corps et à l’esprit ne peut être conté, il faudrait la vivre quand on est un amoureux de la nature. Et dire que cette nature qui ne nous demande rien, absolument rien et nous donne tout est en train de subir les affres de la bêtise humaine, l’incompréhension de notre comportement malsain envers elle !

Ce même plaisir, je l’ai quand je suis dans les montagnes valaisannes en Suisse où régulièrement, la fonte des glaciers liée à la hausse générale de la température, expose un peu plus les flancs de ces anomalies naturelles à encore plus de lessivage et d’érosion. Pire, le bétail est obligé de parcourir des distances plus longues pour se procurer de l’herbe fraiche.

Alors, je me demande pourquoi nous avons vraiment besoin de conditionner notre investissement pour l’environnement et singulièrement pour une agriculture régénérative par tant de superflus.

Il est en effet courant d’entendre dire, « si on va aux toilettes… », « si là où on va se laver…», « si la connexion internet est fonctionnelle…», « le Wi-Fi passe-t-il ? » etc. Non ! C’est le vent qui souffle. Acceptons que les vers de terre, les mille-pattes, les micro et macroorganismes du sol nous touchent. Ce sont eux qui font revivre le sol et ils feront en sorte que le riz produit pour notre alimentation soit de meilleure qualité. Ce sont eux qui donnent la vie à nos sols biologiquement détruits pour la plupart. Alors, il est temps de changer de paradigme !

Au-delà, prendre des bonnes de décisions depuis nos bureaux pour accompagner les jeunes dans l’agriculture ou les populations pour une transition agroéconomique durable nous demande d’être sur le terrain nous-mêmes. Il ne s’agit pas de le faire une fois au passage. Nous avons besoin d’inclure dans nos habitudes le travail en brousse.

Par ailleurs, lorsque nous sommes désireux d’investir dans l’agriculture régénérative, l’élevage durable, accompagnons cette excellente décision, ainsi que les investissements, par notre présence en brousse.

Tout ceci permet de mettre davantage à profit le développement digital, technologique, urbain, en plus de l’apprentissage formel. Ou, de les améliorer si nous acceptons de désapprendre et de réapprendre. Il en découle à coup sûr, un meilleur impact dans les zones rurales tout comme dans les zones urbaines. Le changement pour le développement local et durable, commence par décomplexer nos mentalités.

Meilleurs vœux 2025 de santé et de re-connection à la nature !!!

Partagez cet article :

Vous n'êtes pas autorisé à copier ce texte