En Afrique subsaharienne, les inondations deviennent une réalité saisonnière de plus en plus dramatique. Pourtant, des solutions existent. Mieux gérer les déchets, les eaux usées, adopter ou améliorer nos politiques d’urbanisation et protéger la biodiversité sont des clés concrètes pour changer la donne. Comme le rappelle un proverbe africain : « Lorsque tu ne disposes pas d’assez de balais, évite de trop salir ta cour. »
Kinshasa sous l’eau : un mal récurrent, une réponse absente
C’est la République Démocratique du Congo (RDC) qui donne le ton cette année. À Kinshasa, les pluies, pourtant habituelles, ont causé la mort de plus d’une trentaine de personnes. Un chiffre lourd, mais tristement prévisible.
La rivière Lukaya, comme tant d’autres cours d’eau urbains, est devenue un dépotoir. Les déchets s’y accumulent, les constructions anarchiques prolifèrent, et les canaux d’évacuation sont obstrués. Résultat : chaque averse se transforme en drame humain et environnemental.
Quand les alertes tombent dans l’indifférence
Les scientifiques sonnent l’alarme, mais les oreilles restent sourdes. Le Centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo appelle à un réseau d’observation météorologique au sol. L’Agence Mettelsat, elle, multiplie les bulletins de vigilance sur les risques de précipitations extrêmes. Pourtant, sur le terrain, rien ne change vraiment. Les priorités semblent ailleurs. La situation n’est pas différente à Abidjan qui doit compter chaque année entre Juin et Août, également des dizaines de morts, malgré les alertes météo de la Sodexam.
La double négligence des usagers et des politiques semble être à son comble dans ces grandes villes africaines dont chaque coin et recoin est bétonné à souhait, au lieu de faciliter la création des espaces verts pour permettre l’infiltration des eaux et éviter des ruissellements meurtriers.
Ce décalage entre les alertes scientifiques et les décisions politiques met des vies en danger. Il alimente un cercle vicieux où les catastrophes sont récurrentes, sans qu’aucune leçon ne soit véritablement tirée des précédentes.
Un continent à la croisée des chemins
En 2024, des centaines de personnes ont encore perdu la vie à cause des inondations en Afrique de l’Ouest. Pendant ce temps, le développement économique et humain stagne, freiné par des vulnérabilités qui ne cessent de s’aggraver.
L’Afrique ne peut plus se permettre d’attendre. Il est urgent de bâtir des villes durables, capables de faire face aux réalités climatiques d’aujourd’hui. Cela passe par des systèmes de gestion des déchets robustes, une urbanisation planifiée prenant en compte des forêts urbaines et le planting d’arbres le long des grandes artères, et enfin, une vraie volonté politique d’agir pour la résilience.
Il est temps de restaurer, pas seulement réparer
Plus que jamais, nous avons le devoir – et le pouvoir – de bâtir un modèle d’urbanisation qui respecte notre environnement. Un modèle qui ne se contente pas de réparer après chaque catastrophe, mais qui anticipe, protège et valorise nos écosystèmes.
La biodiversité n’est pas un luxe. Elle est notre meilleure alliée face aux dérèglements climatiques. Et chaque arbre planté, chaque déchet évité, chaque zone naturelle protégée façonne un pas pour un avenir plus sûr.
Et toi, que peux-tu faire à ton échelle ? Partage cet article si tu crois, comme nous, qu’il est temps d’agir, avant qu’il ne soit trop tard.